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  • Anik Marchand

Mon histoire


Je me souviens que les bancs de neige étaient beaucoup plus hauts que nos têtes, à ma soeur et de moi. L’autobus scolaire était souvent en retard en raison du froid glacial ou des tempêtes de neige et je me souviens très bien des soirées passées au chalet à regarder le coucher de soleil depuis le quai au Long Lake. Je me souviens d’être allé à la chasse avec mon père et d’avoir appris à cuisiner des hot dogs sur ces petits poêles au propane au milieu des bois de la “Rivière Varte”. Je me souviendrai toujours avoir répondu à mon grand-père que je voulais des “hot-dogs rouges” pour le dîner ou du poisson que nous avions pêché ce matin-là. Je n’oublierai jamais de cueillir des fraises avec ma grand-mère et de préparer une mousse pour le dessert.

Je me souviens aussi d'avoir été si excitée d'aller à la Foire Brayonne, en particulier au Carré des artisans, où il y avait tous les objets étonnants et les objets d'artisanat.Je me souviens qu’une fois, j’avais environ 12 et 13 ans, mon père m’avait emmené au Carré des artisans. Nous avons mangé des brochettes teriyaki phénoménales (ma bouche est en train de saliver maintenant, rien que d'y penser!) Et nous nous sommes promenés pendant un moment, jusqu'à ce que mes yeux tombent sur un collier avec un gnome en argile fabriqué à la main avec une pierre précieuse. J'ai supplié mon père de me l’acheter, c'est ce qu'il a fait. Je portais ce collier jour et nuit et je ne voulais pas m'en séparer. Ce ne sont là que des fragments de souvenirs mémorables que j'ai par rapport à Edmundston. Vous voyez, après la séparation de mes parents, je suis partie à Toronto avec ma mère. J'avais environ 8 ou 9 ans quand j'ai déménagée. Je me souviens que je terminais ma 4e année à l’école Sacré-Coeur, où j'avais les meilleurs enseignantes! Mme Loraine, en première année, m'a aidée à lire avec des livres de dinosaures. Mon enseignante de deuxième année, Mme Picard était une femme très gentille.Celle de troisième année, Mme Roy, m'a aider à attacher mes chaussures lorsque je suis tombée des “monkey bars” et que je me suis cassé le bra. Cette année-là, j'avais un plâtre vert fluo qui rendait de la douche un cauchemar!

J'ai quitté Edmundston le cœur gros. Je quittais ma famille, je quittais mes amis et tout ce que je savais être familier. Une fois à Toronto, j'étais perdu! Il faisait tellement chaud là-bas! Et où étaient le lac et la forêt et pourrions-nous aller à la chasse? Où pourrais-je faire du vélo et être en sécurité? Et quelle était cette langue...je ne comprenais rien! Inutile de dire que ça ne me plaisait pas au début. Je manquais ma maison, mons “chez-nous”. L'air pur, les vastes espaces où courir et jouer, étaient des choses du passée. J’allais devoir apprendre à parler la même langue que tout le monde autour de moi… Mais au fil des années, j'ai appris de nouvelles cultures, connue de nouveaux aliments, j'ai appris l'anglais( bien que j’étais déjà bilingue, ma mère est américaine ;-) ), j'ai excellé à l'école anglophone et j'ai même entrepris mon parcours dans une université anglophone. Cependant, pendant toutes ces années, l’accent du bon vieux Brayon me manquait, les nouvelles du soir avec Abbé Lanteigne me manquaient, ainsi que les ployes et le stew de poulet et les desserts de ma grand-mère.

Rien est à comparé à Edmundston. Rien! Si j’avance rapidement vers mes vingt-deux ans, où l’audace et le sens de l’aventure primait chez moi. Je venais d'obtenir mon diplôme de l'Université Waterloo en Ontario et j'ai déménagé à Montréal avec un billet de bus, une valise, 1 000 $ en poche et une tête pleine de rêves. Arrivée, je me sentais déjà un peu plus chez moi, enfin, pas chez moi, mais le fait d’être en contact avec des gens qui parlaient français me rendait extrêmement à l’aise. J'ai commencé à travailler et j'ai finalement décidé de commencer mon mémoire de maîtrise. J'ai fréquenté l'Université Concordia et au moment de choisir mon sujet de thèse, je ne savais pas sur quoi écrire et je n’avais pas vraiment un sujet qui me passionnait. Je voulais simplement survivre à ces deux années éprouvantes. Je pensais et pensais et pensais et, ma sœur m'a dit: "Eh bien, pourquoi n'écris-tu pas quelque chose qui te tient à coeur?"

ACADIE.

Mon histoire est quelque chose dont j'ai toujours été extrêmement fier. Cet accent étrange que les gens remarque,mon drapeau acadien suspendu dans ma chambre ou le drapeau cousu sur mon sac à dos. J'aime mon histoire, j'ai toujours été curieuse d’apprendre et à quel point, au cours des siècles, nous nous sommes battus si fort pour que cette précieuse culture reste vivante. Cela m'a fasciné. À tel point que j'ai consacré deux années entières de ma vie à écrire sur la naissance de l'art moderne en Acadie. J'ai acheté tous les livres sur l'histoire acadienne que j'ai pu trouver. Je les ai tous lus avec beaucoup d'enthousiasme et j'ai été étonné de voir à quel point notre peuple avait traversé toutes les années. Nous, les Brayons et les Acadiens, sommes vraiment un peuple remarquable!

Une fois ma thèse terminée, envoyée et publiée, j'ai ressenti un genre de vide. J'avais travaillé si dur sur quelque chose et maintenant c'était fait... Qu'est-ce que j’allais faire maintenant? Est-ce que je retourne à Toronto? Est-ce que je déménage à Edmundston? Ou est-ce que je voyage dans le monde?

J'ai choisi la dernière option.

J'ai décidé de déménager. J'ai décidé de partir très loin, en Espagne.

N'oubliez pas que j'avais passé mon enfance à Edmundston, mon adolescence à Toronto et une partie de ma vie de jeune adulte à Montréal. Donc, j'avais vécu autour de différentes cultures, de différentes personnes, de différentes mentalités, je pensais que l'Espagne était une chose facile à conquérir à ce stade. OH Boys, que je me suis trompé!

Ici, personne ne parle anglais, encore moins français. La nourriture est bonne mais rien à voir avec les ployes ou le stew de poulet et la chaleur, oh my God, la chaleur! Je ne pouvais pas la supporter. Je m'imaginais au bord du Long Lake! C'était horrible au début!

J'ai ensuite commencé à travailler dans un bureau avec un personnel multiculturel. Tout le monde venait de partout, sauf du Canada. Personne ne savait où le Nouveau-Brunswick était situé,qui étaient les Acadiens ou les Brayons. Je me sentais plus ou moins à ma place. Mais petit à petit, j'ai commencé à me faire des amis,gens de France et même s'ils se moquent constamment de ma façon de parler, des mots amusants que j'utilise ou des gros mots, ils me demandent constamment des questions sur l'accent, de leur expliquer ce que cela veut dire. Parfois, je les entends même utiliser certaines de mes expressions (ce qui est drôle avec un accent français!).

J'ai eu l'occasion de parler de mon peuple, de ma région, de notre nourriture et de notre culture et ils étaient très intéressés. L'un d’eux est un Français du Nord de la France et il même au courant de notre histoire, qui est fantastique!

Vous voyez, ce sont ces petits moments de notre vie qui vous rappellent combien il est important de chérir les endroits d'où vous venez. J'appellerai toujours Edmundston mon chez nous. Peu importe où je suis dans le monde, je saurai toujours d'où je viens, je serai toujours fier de la façon dont je parle, je n’arrêterais jamais de manger du stew de poulet et des ployes! Certains de mes meilleurs souvenirs ont été fabriqués à Edmundston et ils seront à jamais graver dans ma mémoire!

Edmundston, y fait “frette” en hiver et pas très chaud en été, mais t’auras toujours une place spéciale dans mon cœur.


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